Prescription d’antibiotiques aux urgences : impact de la formation des urgentistes - 25/05/17
Résumé |
Introduction |
La résistance bactérienne aux antibiotiques est un problème de santé publique. L’infection est un motif de consultation fréquent aux urgences. L’objectif de cette étude est de décrire l’impact d’une formation ciblée infectiologique auprès des urgentistes sur la qualité de prescription des antibiotiques.
Matériels et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective, unicentrique, comparative de la pertinence et de la conformité des prescriptions d’antibiotiques aux urgences sur deux périodes : avant et après formation des urgentistes entre 2014 et 2016.
Une première analyse de 300 dossiers en 2014 montrait 46 % d’erreurs de prescription antibiotique, essentiellement pour des infections urinaires, cutanées, respiratoires.
En 2015, nous avons proposé aux urgentistes une formation antibiotique ciblée sur ces pathologies infectieuses fréquemment rencontrées. La pertinence et la conformité des prescriptions (molécule, dose, durée, voie) ont été les critères de jugement avant et après intervention. Évaluation par un infectiologue et un urgentiste en aveugle, avec arbitrage par un 2e infectiologue en cas de désaccord. L’évaluation s’appuyait sur les référentiels locaux (ANTIBIOGARDE®) ou nationaux. Une comparaison avant/après a été faite par test de fisher.
Résultats Six cents prescriptions antibiotiques (300 en hiver et 300 en été) ont été analysées avant et après l’intervention. Les prescriptions antibiotiques pertinentes et conformes sont plus nombreuses de façon significative après intervention, en 2016 (413/600 situations soit 68,8 % des prescriptions) qu’en 2014 (334/600 situations évaluées soit 55,7 % des prescriptions, p<0,001). Il n’y a pas de différence significative (p=0,07) dans la pertinence des prescriptions d’antibiotiques, jugée justifiée dans 89,5 % des cas avant et après intervention. La molécule prescrite est plus adaptée de façon significative en 2016 (474/600 cas 87,9 %) qu’en 2014 (438/600 cas 81,7 %), aussi bien en hiver qu’en été (p=0,001). Moins d’erreur de prescription de posologie (critère incluant la durée de traitement) ont été faites : 12 % en 2016, contre 20,7 % en 2014 (p<0,001). Ceci aussi bien en été qu’en hiver. La voie utilisée est également plus appropriée de façon significative (p=0,005) en 2016, 99,2 % cas contre 96,6 % en 2014.
Conclusion |
Cette étude permet de mieux connaître les habitudes de prescriptions antibiotiques des médecins urgentistes. Une formation ciblée sur les pathologies infectieuses les plus souvent rencontrées, peut permettre d’améliorer les bonnes pratiques de prescriptions antibiotiques. Une évaluation régulière des prescriptions serait intéressante afin de voir l’impact de l’intervention sur le long terme.
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Vol 47 - N° 4S
P. S34 - juin 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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